vendredi 10 décembre 2010

Patrice Chéreau et Thierry Thieu Niang : 3


Au Louvre, le grand escalier de la victoire de Samothrace, plonge dans la galerie Daru; sur ce grand dallage marbré qui court infiniment, se clôt la dernière manifestation organisée par Patrice Chéreau : «  Les visages et les corps ».
A l'opposé, d'une marche rapide, qui va peu à peu envahir tout l'espace, entrent les trois créateurs : Clara Cornil, Thierry Thieû Niang et Klaus Janek, le contrebâssiste.
Ils se sont rencontrés à Berlin au mois d'aout et le savant maillage de leur improvisation est un moment unique. Il s'est déjà modifié depuis la première fois dans cette recherche de l'organique, que partagent ces trois artistes.
Clara Cornil vêtue d'une longue redingote noire donne à son improvisation quelque chose d'altier, les bras tendus, elle peut rester dans une sorte d'arabesque sans floriture tout un silence... puis repartir dans un rythme incisif. Le pas de deux improvisé après le solo de contrebasse est d'une grande dignité et d'une grande émotion, la danseuse et l'instrumentiste: un aigle à deux têtes. Thierry Thieu Niang joue de son corps souple et clair, son regard est un appui pour le public qui l'entoure. Il semble capter l'énergie que dégage ce lieu, celle du public aussi, pour la rendre encore plus vibrante. Ils repartiront ensuite laissant le public déserté après un moment de grâce...

8 commentaires:

le bourdon masqué a dit…

Cette photo au grain semblable d'une tempête de sable, échappée de l'égyptienne section.

Louvre-passion a dit…

Avec cet article vous nous donnez l'impression de vivre cette chorégraphie.

LE MAMI a dit…

C'est Byzance!

Georg-Friedrich a dit…

On aurait pu imaginer, la silhouette, la couleur, une grande chorégraphe qui nous a quittés l'an dernier...

l'abeille blonde a dit…

En direct de l'au delà? vous y avez vos entrées?

laurence a dit…

Pina Bausch, à première vue, je crois qu' il y avait chez Pina, pour avoir partagé juste le temps d'un spectacle une place près d'elle, quelque chose d'un hors -temps... une sorte de vision du monde...la princesse aveugle et voyante du film de Fellini... un éclairement qu'elle rendait sensible autour d'elle...Il me semble que la danse de Clara Cornil est plus dans un ancrage terrestre ...

Anonyme a dit…

ah! la Weltanschauung à côté de Pina, un soir, toute une "expérience du monde"! non?

Laure K. a dit…

regrets de ne pouvoir tout voir... aussi tes mots forment l'oeil et le perception émotionnelle.
L'image et le texte est souvet une complète association ici, là, ici.