C e soir il fait si froid que des bouts de doigts blancs tombent comme des flocons de neige et que les pieds nus se blessent sur des roses de pierre
Dans le cimetière
la ou reposent ceux qui ont décidé de rester
avec leur nom blême
et leur danse de fer forgé
sous les tonnelles se promènent
les amoureux osseux
mais je crois qu'ils prennent avec humour
eux
la fuite du temps
mardi 29 décembre 2009
jeudi 24 décembre 2009
Pour Louise: "La princesse Ecriture"
Il était une fois, une princesse,et comme toutes les princesses, elle devait chaque jour quand elle se réveillait, ne pas oublier qu'elle était une princesse,et ce jusqu'au moment ou elle rentrait dans son grand lit de princesse pour dormir.
La moindre envie de se gratter le nez, d'éternuer, de parler ou d'écouter... surtout d'écouter... tout devait être absolument conforme au protocole "princesse"...
Elle avait été prévenue, dès qu'elle avait été en âge de comprendre:
-"la moindre erreur... et tout...ses belles robes,ses musiciens,ses danseurs,son petit théâtre, tout lui serait supprimé."
C'était arrivé au prince Heureux et franchement cette histoire était très triste...
Donc, le matin elle posait délicatement son petit pied par terre, et souriait à ceux qui pénêtraient dans sa chambre de princesse pour assister à son lever.
Même quand l'énorme chien que lui avait offert, le roi de Pomêranie lui montra ses dents d'un air féroce, même quand on lui annonça la mort de son meilleur ami,elle ne se départit jamais de son sourire...Et d'ailleurs c'était très bien,puisque celà calmait le chien qui retombait la tête entre les pattes, désarmé,et les larmes de tristesse s'arrêtaient instantanément de couler. Mais dans sa tête à elle que d'effroi!
Elle s'était vite rendu compte que ce grand sourire de façade la protègeait comme une armure.Et elle avait surpris plusieurs fois,le regard admirateur du roi son père devant l'immuabilité de son sourire "un vrai petit soldat disait il".
Elle rêvait d'ailleurs assez souvent qu'elle était "le chat de Chester" d'"Alice au pays des merveilles" et que, seule, cette bouche souriante existait en elle.
La vie tournait, parfois joyeuse parfois triste,elle cultivait son jardin de sourires sans se poser de question.
Un jour qu'elle se rendait à son petit théâtre ou on donnait "La nuit des rois".Elle vit sur son chemin,adossé contre un mur,un grand lys, une fleur blanche magnifique et rêveuse.
Quelque chose d'insolite se produisit en elle,quelque chose qu'elle ne comprit pas tout de suite. Il y eut d'abord de drôles de manifestations,son coeur se mit à battre follement,elle faillit tomber et ne put retenir une grimace de douleur...
Puis tout se calma par enchantement.Mais le soir dans son grand lit de princesse,elle ressentit un grand vide...
Elle se leva, cacha sous son édredon, du papier et une plume et se mit à écrire fiévreusement tout ce qui lui passait par la tête.
Lui revint,sous des formes étonnantes, des émotions qu'elle avait enfouies;elle se sentit capable de les faire revivre dans des mots, dans des phrases, qu'elle reliait comme des poêmes.
Le fait de penser à ce grand lys blanc délicatement dansant dans la brise, était une sorte de porte qui ouvrait pour elle le monde merveilleux de l'écriture...
Des années passèrent,douloureuses,tant elle était déchirée, entre cette volonté d'écrire la nuit et son quotidien de princsse de chaque jour.
Et puis, un 24 décembre,date de l'anniversaire de sa maman et de la naissance d'un petit bébé,elle décida que le moment était arrivé:elle alla se planter devant le grand lys qui lui aussi avait pris des cheveux blancs et lui dit:
"Voilà je suis à toi toute entière"
Et jamais elle ne le regretta...
La moindre envie de se gratter le nez, d'éternuer, de parler ou d'écouter... surtout d'écouter... tout devait être absolument conforme au protocole "princesse"...
Elle avait été prévenue, dès qu'elle avait été en âge de comprendre:
-"la moindre erreur... et tout...ses belles robes,ses musiciens,ses danseurs,son petit théâtre, tout lui serait supprimé."
C'était arrivé au prince Heureux et franchement cette histoire était très triste...
Donc, le matin elle posait délicatement son petit pied par terre, et souriait à ceux qui pénêtraient dans sa chambre de princesse pour assister à son lever.
Même quand l'énorme chien que lui avait offert, le roi de Pomêranie lui montra ses dents d'un air féroce, même quand on lui annonça la mort de son meilleur ami,elle ne se départit jamais de son sourire...Et d'ailleurs c'était très bien,puisque celà calmait le chien qui retombait la tête entre les pattes, désarmé,et les larmes de tristesse s'arrêtaient instantanément de couler. Mais dans sa tête à elle que d'effroi!
Elle s'était vite rendu compte que ce grand sourire de façade la protègeait comme une armure.Et elle avait surpris plusieurs fois,le regard admirateur du roi son père devant l'immuabilité de son sourire "un vrai petit soldat disait il".
Elle rêvait d'ailleurs assez souvent qu'elle était "le chat de Chester" d'"Alice au pays des merveilles" et que, seule, cette bouche souriante existait en elle.
La vie tournait, parfois joyeuse parfois triste,elle cultivait son jardin de sourires sans se poser de question.
Un jour qu'elle se rendait à son petit théâtre ou on donnait "La nuit des rois".Elle vit sur son chemin,adossé contre un mur,un grand lys, une fleur blanche magnifique et rêveuse.
Quelque chose d'insolite se produisit en elle,quelque chose qu'elle ne comprit pas tout de suite. Il y eut d'abord de drôles de manifestations,son coeur se mit à battre follement,elle faillit tomber et ne put retenir une grimace de douleur...
Puis tout se calma par enchantement.Mais le soir dans son grand lit de princesse,elle ressentit un grand vide...
Elle se leva, cacha sous son édredon, du papier et une plume et se mit à écrire fiévreusement tout ce qui lui passait par la tête.
Lui revint,sous des formes étonnantes, des émotions qu'elle avait enfouies;elle se sentit capable de les faire revivre dans des mots, dans des phrases, qu'elle reliait comme des poêmes.
Le fait de penser à ce grand lys blanc délicatement dansant dans la brise, était une sorte de porte qui ouvrait pour elle le monde merveilleux de l'écriture...
Des années passèrent,douloureuses,tant elle était déchirée, entre cette volonté d'écrire la nuit et son quotidien de princsse de chaque jour.
Et puis, un 24 décembre,date de l'anniversaire de sa maman et de la naissance d'un petit bébé,elle décida que le moment était arrivé:elle alla se planter devant le grand lys qui lui aussi avait pris des cheveux blancs et lui dit:
"Voilà je suis à toi toute entière"
Et jamais elle ne le regretta...
dimanche 20 décembre 2009
L'enfer:Henri- Georges Clouzot
Cette œuvre inachevée, marquée par l'abandon de son acteur principal: Serge Reggiani(Marcel) et par l'infarctus de son metteur en scène:Henri- Georges Clouzot; marquée aussi par la vision étonnante de Romy Schneider(Odette)en un fantasme maléfique et optique, cette œuvre dont il ne reste que les thèmes sans symphonie: l'œil, le mouvement, le sexe,la jalousie,de tout un monde qui se transforme, comme l'Op Art en 1964 transformait la vision; cette forme d'œuvre, à la fois morbide (puisqu'elle annonce le déclin) et prédictive, mène à l'épuisement ceux par lesquels elle s'exprime comme "Les chaussons rouges".
Me viennent à l'esprit aussi en vrac: l'Illiade, Don Quichotte, Don Juan, La recherche,La comédie humaine,Au dessus des champs de coton, Les Passions, Les temps modernes,Blow up, Eonnagata, Café Muller.
Ces œuvres qui n'acquièrent leur perfection que dans la vision de ceux qui les regarderont... plus tard... ont un mécanisme secret contre l'oubli: Janus bifronces, elles sont la représentation de l'union parfaite "d'un fragment de temps mobile et d'un monument immobile".
samedi 19 décembre 2009
mercredi 16 décembre 2009
Lueur
Une lueur là juste dans l'œil
La tête ne bouge pas
Ma tête ne bouge pas
J'explore ce que l'œil peut voir
Diaphragme sur le plafond vide
On me ferme les yeux
La tête ne bouge pas
Ma tête ne bouge pas
J'explore ce que l'œil peut voir
Diaphragme sur le plafond vide
On me ferme les yeux
mardi 15 décembre 2009
mardi 8 décembre 2009
Persécution: Patrice Chéreau
Persécution, est le récit de l'échec d'une passion, entre un jeune homme au passé stigmatisant, d'une sensibilité exacerbée: Romain Duris et d'une jeune femme enjouée et indépendante: Charlotte Gainsbourg, qui devient l'objet de sa tyrannie amoureuse.
Une deuxième histoire en miroir talonne la première: un "fou" érotomane,Jean Louis Anglade, jette son dévolu sur le jeune homme, le persécute, mais lui permet aussi de se libérer de son passé.
Le croisement de ces deux histoires permet à Patrice Chéreau, en peintre, de donner des lignes de fuites à son sujet.
Partant d'une histoire qu'il dit réelle: celle du "fou" mais aussi celle de Daniel, le jeune homme, qui a probablement beaucoup du "madame Bovary c'est moi!", Patrice Chéreau tourne en plans rapprochés, l'émotion de ses acteurs, les soumet à des chocs psychologiques:la gifle qui introduit le regard de Daniel, l'accident de moto.
Il les regarde jouer, les canalisant ou les exacerbant, telle la parole de Daniel, souvent inaudible dans son débit.
Persécution est un film de théâtre avec quelque chose d'inapaisé,comme si Patrice Chéreau, lui même était persécuté par son amour du cinéma, lui l'homme du théâtre...
Une deuxième histoire en miroir talonne la première: un "fou" érotomane,Jean Louis Anglade, jette son dévolu sur le jeune homme, le persécute, mais lui permet aussi de se libérer de son passé.
Le croisement de ces deux histoires permet à Patrice Chéreau, en peintre, de donner des lignes de fuites à son sujet.
Partant d'une histoire qu'il dit réelle: celle du "fou" mais aussi celle de Daniel, le jeune homme, qui a probablement beaucoup du "madame Bovary c'est moi!", Patrice Chéreau tourne en plans rapprochés, l'émotion de ses acteurs, les soumet à des chocs psychologiques:la gifle qui introduit le regard de Daniel, l'accident de moto.
Il les regarde jouer, les canalisant ou les exacerbant, telle la parole de Daniel, souvent inaudible dans son débit.
Persécution est un film de théâtre avec quelque chose d'inapaisé,comme si Patrice Chéreau, lui même était persécuté par son amour du cinéma, lui l'homme du théâtre...
lundi 7 décembre 2009
Jim Jarmusch: The limits of control
Il n'est pas étonnant que le film de Jim Jarmusch: "The limits of control" commence par le première phrase du "Bateau ivre" d'Arthur Rimbaud...
"Comme je descendais les fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les hâleurs..."
L'intuition et l'imagination, de ces deux grands "voyants", Rimbaud et Jarmusch, sont les "objets magiques" (comme dans les contes)qui leur permettent une quête différente de "l'air du temps".
Jarmusch nous installe sur un parapet devant la mer, devant la mécanique des vagues, et laisse notre esprit s'en extraire; il nous laisse rêver.
Ses films sont des rêves, et le public est le récepteur de ces rêves.
Rêver, c'est: accepter que le récit n'ai pas forcément un début ou une fin,
accepter une représentation compréhensible puis la quitter pour une autre plus mystérieuse, accepter un rythme de répétition.
C'est aussi accepter que seul "le ressenti" soit le fil rouge de l'histoire...
Le film commence par des lignes dansantes de lumières troubles, celles des bords de routes comme une "invitation au voyage".
Un homme:Isaac de Bankolé, endosse dans les toilettes d'un aéroport,lieu exigu par excellence accentué par la prise en plongée, un complet veston, d'une coupe et d'une brillance inhabituelle:l'armure du chevalier?
Il va partir pour une sorte de "road moovie",dans une odyssée qui le ramènera à son point de départ, riche de son expérience.
Isaac de Bankolé,impassible et presque mutique, est ce "voyant-actant", celui qui inlassablement recherche dans la symétrie des chose (les deux tasses de cafè), dans le geste (art martial)et dans la marche, un équilibre...
Il est ce chevalier,cette "barque silencieuse", riche d'une énergie profonde qui le pousse à la surface de l'eau-miroir, sur laquelle se lit comme sur un écran, des scènes introjectées du cinéma.
Celles que Jim Jarmusch, garde en lui,comme "ses maitres": Nicolas Ray dont il fut l'assistant,Rivette,Godard,Fuller, Boorman et bien d'autres. Mais aussi,celles des peintres et des musiciens qui forment ce tissu dont nos rêves sont faits, tissu envoutant de l'humanité sur lequel se construisent les oeuvres qui viennent à la lumière. Ces oeuvres parfois personnelles, parfois gratuites et totalitaires comme certains langages:"Vous ne parlez pas espagnol?"revient comme un motif de rébellion et d'ailleurs Isaac de Bankolé, d'une corde de guitare ancienne étouffera la représentation d'un cinéma "gratuit" violent et commercial qui masque la vraie vie, celle du "voyage énigmatique dans la forêt aventureuse"...
pour YB ET Ludovic
"Comme je descendais les fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les hâleurs..."
L'intuition et l'imagination, de ces deux grands "voyants", Rimbaud et Jarmusch, sont les "objets magiques" (comme dans les contes)qui leur permettent une quête différente de "l'air du temps".
Jarmusch nous installe sur un parapet devant la mer, devant la mécanique des vagues, et laisse notre esprit s'en extraire; il nous laisse rêver.
Ses films sont des rêves, et le public est le récepteur de ces rêves.
Rêver, c'est: accepter que le récit n'ai pas forcément un début ou une fin,
accepter une représentation compréhensible puis la quitter pour une autre plus mystérieuse, accepter un rythme de répétition.
C'est aussi accepter que seul "le ressenti" soit le fil rouge de l'histoire...
Le film commence par des lignes dansantes de lumières troubles, celles des bords de routes comme une "invitation au voyage".
Un homme:Isaac de Bankolé, endosse dans les toilettes d'un aéroport,lieu exigu par excellence accentué par la prise en plongée, un complet veston, d'une coupe et d'une brillance inhabituelle:l'armure du chevalier?
Il va partir pour une sorte de "road moovie",dans une odyssée qui le ramènera à son point de départ, riche de son expérience.
Isaac de Bankolé,impassible et presque mutique, est ce "voyant-actant", celui qui inlassablement recherche dans la symétrie des chose (les deux tasses de cafè), dans le geste (art martial)et dans la marche, un équilibre...
Il est ce chevalier,cette "barque silencieuse", riche d'une énergie profonde qui le pousse à la surface de l'eau-miroir, sur laquelle se lit comme sur un écran, des scènes introjectées du cinéma.
Celles que Jim Jarmusch, garde en lui,comme "ses maitres": Nicolas Ray dont il fut l'assistant,Rivette,Godard,Fuller, Boorman et bien d'autres. Mais aussi,celles des peintres et des musiciens qui forment ce tissu dont nos rêves sont faits, tissu envoutant de l'humanité sur lequel se construisent les oeuvres qui viennent à la lumière. Ces oeuvres parfois personnelles, parfois gratuites et totalitaires comme certains langages:"Vous ne parlez pas espagnol?"revient comme un motif de rébellion et d'ailleurs Isaac de Bankolé, d'une corde de guitare ancienne étouffera la représentation d'un cinéma "gratuit" violent et commercial qui masque la vraie vie, celle du "voyage énigmatique dans la forêt aventureuse"...
pour YB ET Ludovic
mercredi 2 décembre 2009
dimanche 29 novembre 2009
Robert Lepage...."Comme si"
En voyant, dans Eonnagata, Robert Lepage, représenter le chevalier d'Eon ,dans sa robe à crinoline, sur ses socks japonnisants, j'ai eu envie d'analyser, ce moment précieux, d'une infini rareté que l'on appelle: "choc artistique" ou "syndrome de Stendhal".
La vision d'une oeuvre d'art (et à ce moment là, l'acteur Robert Lepage en était une) fait transcender le spectateur sur son fauteuil, pour le conduire là, sur la scène,au coeur même, du "centre imaginaire" ou fusionnent alors, deux expériences: celle de l'acteur et celle du spectateur.
Le mouvement de l'acteur, ou même simplement dans l'immobilité, son rythme respiratoire, stimule sans doute, quelque chose de la rétine périphérique du spectateur, celle liée aux zones très primitives du cerveau, celle qui, toujours aux aguets, dans un mécanisme réflexe, met en jeu(on pourrait dire,"une surbrillance")une disponibilité parfaite de l'être à la fois de son tonus musculaire mais aussi et dans ce cas précis de son tonus émotionnel, à laquelle, s'ajoute des signes physiques:tachycardie,vertige (mais non ce ne sont pas des signes d'hypoglycémie!!!!)
De cette forme "éveillée", de ce rythme particulier en toile de fond, se détache, tout à coup, des ancrages, des entrecroisements:le contact invisible de l'entre-deux.
Le jeu du visage, la position de la tête, des épaules, des bras, bref de la partie "signifiante et active" du corps, par opposition à la partie basse, qui est plutôt adaptative(penser à la valeur de l'épaulé en danse classique)dans une sorte de "suspendu" du temps permet d'entrer dans un état de profonde disponibilité.
L'acteur,qui nous invite ainsi, délibérément et audacieusement, nous fait entrevoir alors autre chose, qui résonne en nous, une sorte d'irréalisme, de "rêve éveillé" qui rayonne d'une énergie de création:l'unicité magique fait sens...pour les deux le spectateur et l'acteur...
Avez vous senti monsieur Lepage que mon regard vous poussait à vous dépasser?
Sans doute pas précisément.
Mais le silence du public, est ce bain amniotique dans lequel se forme "l'au delà" de l'acteur.
Et bien ce soir là vous étiez dans "l'au delà" monsieur Lepage...
La vision d'une oeuvre d'art (et à ce moment là, l'acteur Robert Lepage en était une) fait transcender le spectateur sur son fauteuil, pour le conduire là, sur la scène,au coeur même, du "centre imaginaire" ou fusionnent alors, deux expériences: celle de l'acteur et celle du spectateur.
Le mouvement de l'acteur, ou même simplement dans l'immobilité, son rythme respiratoire, stimule sans doute, quelque chose de la rétine périphérique du spectateur, celle liée aux zones très primitives du cerveau, celle qui, toujours aux aguets, dans un mécanisme réflexe, met en jeu(on pourrait dire,"une surbrillance")une disponibilité parfaite de l'être à la fois de son tonus musculaire mais aussi et dans ce cas précis de son tonus émotionnel, à laquelle, s'ajoute des signes physiques:tachycardie,vertige (mais non ce ne sont pas des signes d'hypoglycémie!!!!)
De cette forme "éveillée", de ce rythme particulier en toile de fond, se détache, tout à coup, des ancrages, des entrecroisements:le contact invisible de l'entre-deux.
Le jeu du visage, la position de la tête, des épaules, des bras, bref de la partie "signifiante et active" du corps, par opposition à la partie basse, qui est plutôt adaptative(penser à la valeur de l'épaulé en danse classique)dans une sorte de "suspendu" du temps permet d'entrer dans un état de profonde disponibilité.
L'acteur,qui nous invite ainsi, délibérément et audacieusement, nous fait entrevoir alors autre chose, qui résonne en nous, une sorte d'irréalisme, de "rêve éveillé" qui rayonne d'une énergie de création:l'unicité magique fait sens...pour les deux le spectateur et l'acteur...
Avez vous senti monsieur Lepage que mon regard vous poussait à vous dépasser?
Sans doute pas précisément.
Mais le silence du public, est ce bain amniotique dans lequel se forme "l'au delà" de l'acteur.
Et bien ce soir là vous étiez dans "l'au delà" monsieur Lepage...
samedi 28 novembre 2009
Eonnagata... La Comète Chalons en Champagne
Le théâtre, comme la danse, comme le cirque, sont des spectacles vivants;ils mettent en scène le corps, dans un espace et racontent une histoire.
Les mots lient mais aussi délient le corps, de cet espace.
Les mots et l'espace survivront au corps après la disparition de celui ci.
Eonnagata est l'histoire même de cette "sur-vie".
Sylvie Guillem,Robert Lepage et Russel Maliphant donnent corps à Charles de Beaumont,chevalier d'Eon qui transgressa la séparation des "genres".
De même le théâtre Kabuki, fait représenter les rôles féminins, par des hommes.
De cette recherche stylisée de l'autre sexe, nait sur scène, une secrète et douloureuse souffrance: celle du but jamais vraiment atteint, en dépit d'une "insoutenable" perfection, un combat épique "entre chiens et loups" dont la mort boucle la fin... sans explication.
Chacun des trois interprètes donne le meilleur de son art et ose pousser des portes nouvelles: Sylvie parle, Russel chante, Robert combat.
Ce spectacle est né d'un désir commun. Il est leur création à tous les trois et ils se battent pour lui donner sa justesse et sa beauté.
Un peu comme les comédiens du charriot de Thespys,ils l'emmènent autour du monde en le transfigurant à chaque représentation.
Une lumière étonnante à la fois abstraite et figurative,3 tables,une bande son, leur servent d'appui ainsi que les costumes étonnants d'Alexander Mc Queen qui tantôt sculpte le corps au plus près dans un lacis presque vasculaire, tantôt silhouette le mouvement dans une redingote nacrée et dansante, tantôt le cloitre dans une cage élastique ou un domino sombre.
Avec des couleurs de vitrail,l'histoire se morcèle: arts martiaux, théâtre,danse.
Et si l'art était à la fois tout cela... avec cette difficulté à venir au monde avec toute sa fraicheur et son fragile équilibre, équilibre étonnement dynamique de Sylvie Guillem ,étonnement délicat de Russel Maliphant, étonnement travesti de Robert Lepage...
Les mots lient mais aussi délient le corps, de cet espace.
Les mots et l'espace survivront au corps après la disparition de celui ci.
Eonnagata est l'histoire même de cette "sur-vie".
Sylvie Guillem,Robert Lepage et Russel Maliphant donnent corps à Charles de Beaumont,chevalier d'Eon qui transgressa la séparation des "genres".
De même le théâtre Kabuki, fait représenter les rôles féminins, par des hommes.
De cette recherche stylisée de l'autre sexe, nait sur scène, une secrète et douloureuse souffrance: celle du but jamais vraiment atteint, en dépit d'une "insoutenable" perfection, un combat épique "entre chiens et loups" dont la mort boucle la fin... sans explication.
Chacun des trois interprètes donne le meilleur de son art et ose pousser des portes nouvelles: Sylvie parle, Russel chante, Robert combat.
Ce spectacle est né d'un désir commun. Il est leur création à tous les trois et ils se battent pour lui donner sa justesse et sa beauté.
Un peu comme les comédiens du charriot de Thespys,ils l'emmènent autour du monde en le transfigurant à chaque représentation.
Une lumière étonnante à la fois abstraite et figurative,3 tables,une bande son, leur servent d'appui ainsi que les costumes étonnants d'Alexander Mc Queen qui tantôt sculpte le corps au plus près dans un lacis presque vasculaire, tantôt silhouette le mouvement dans une redingote nacrée et dansante, tantôt le cloitre dans une cage élastique ou un domino sombre.
Avec des couleurs de vitrail,l'histoire se morcèle: arts martiaux, théâtre,danse.
Et si l'art était à la fois tout cela... avec cette difficulté à venir au monde avec toute sa fraicheur et son fragile équilibre, équilibre étonnement dynamique de Sylvie Guillem ,étonnement délicat de Russel Maliphant, étonnement travesti de Robert Lepage...
mardi 24 novembre 2009
Le casse-noisette...
Le bébé, avait peut être était conçu au lever du jour.Elle fêtait la surprise de le sentir un peu plus achevé, par une insomnie rebelle.Tout avait été si facile.Le corps grossissait, le bébé se modelait.La fatigue des deux premiers mois avait fait place à une excitation qui la rendait songeuse...elle si timide...être mère...
Ces mots là, elle les prononçait avec délectation.
Le coq chanta, elle senti son corps se vider brutalement.
Elle se laissa tomber sur la nappe gluante pour réfléchir,en fait,elle ne voulait pas accoucher,pas encore!
Et puis d'ailleurs son terme qu'elle avait calculé et recalculé était encore loin.
Elle s'allongea en chien de fusil pour retenir les dernières gouttes du liquide avant- coureur, "une respiration de petit chien"...pour retenir la contraction, avait dit la sage-femme.
Elle passa sa main sous son ventre et fermement exerça une pression ascendante.Le ventre était comme d'habitude mou et informe.Il lui sembla deviner la tête quelque part au dessus du pubis, elle se mit à la caresser d'une main impérieuse,chantonnant une petite prière:"pas encore...pas encore...pas encore"
Le temps passait. Elle oublia l'humidité...cristallisée sur cette idée: retenir ce bébé le plus longtemps possible à l'intérieur d'elle. Elle contracta plus fort les muscles de son périnée.L'image d'un case-noisette lui vint à l'esprit.
Voilà tout était fermé dans sa maison close et elle tiendrait...pour ne livrer au monde qu'un bébé parfaitement terminé...
Ces mots là, elle les prononçait avec délectation.
Le coq chanta, elle senti son corps se vider brutalement.
Elle se laissa tomber sur la nappe gluante pour réfléchir,en fait,elle ne voulait pas accoucher,pas encore!
Et puis d'ailleurs son terme qu'elle avait calculé et recalculé était encore loin.
Elle s'allongea en chien de fusil pour retenir les dernières gouttes du liquide avant- coureur, "une respiration de petit chien"...pour retenir la contraction, avait dit la sage-femme.
Elle passa sa main sous son ventre et fermement exerça une pression ascendante.Le ventre était comme d'habitude mou et informe.Il lui sembla deviner la tête quelque part au dessus du pubis, elle se mit à la caresser d'une main impérieuse,chantonnant une petite prière:"pas encore...pas encore...pas encore"
Le temps passait. Elle oublia l'humidité...cristallisée sur cette idée: retenir ce bébé le plus longtemps possible à l'intérieur d'elle. Elle contracta plus fort les muscles de son périnée.L'image d'un case-noisette lui vint à l'esprit.
Voilà tout était fermé dans sa maison close et elle tiendrait...pour ne livrer au monde qu'un bébé parfaitement terminé...
mardi 17 novembre 2009
dimanche 15 novembre 2009
samedi 14 novembre 2009
vendredi 13 novembre 2009
Fil
Stop 6
Parfois l'impression d'entre deux
était si forte
qu'il ne pouvait y avoir de lecture
ni de geste d'ailleurs :
l'errance, la recherche, l'échec, puis à nouveau... l'errance... la recherche... l'échec...
la sensation cuisante
et implacable
de n'être pas arrivé au bout.
Le souffle était toujours là.
Il se développait encore et encore mécanique
incongru
un fil placentaire
l'idée inconsciente de marche métaphorique créait en elle même son déplacement.
La structure devenait élastique se tordait
poreuse
à certains endroits le déséquilibre se déséquilibrait
maladroitement
et dans cette faille des flocons de neige sans motif s'entassaient...
inspirés.
Parfois l'impression d'entre deux
était si forte
qu'il ne pouvait y avoir de lecture
ni de geste d'ailleurs :
l'errance, la recherche, l'échec, puis à nouveau... l'errance... la recherche... l'échec...
la sensation cuisante
et implacable
de n'être pas arrivé au bout.
Le souffle était toujours là.
Il se développait encore et encore mécanique
incongru
un fil placentaire
l'idée inconsciente de marche métaphorique créait en elle même son déplacement.
La structure devenait élastique se tordait
poreuse
à certains endroits le déséquilibre se déséquilibrait
maladroitement
et dans cette faille des flocons de neige sans motif s'entassaient...
inspirés.
jeudi 12 novembre 2009
mercredi 11 novembre 2009
mardi 10 novembre 2009
lundi 9 novembre 2009
dimanche 8 novembre 2009
mardi 3 novembre 2009
lundi 2 novembre 2009
Le Goncourt et internet
C'est aujourd'hui « Le Goncourt »...
Je me souviens...d'un silence...d'une respiration...de quelques mots à peine audibles...de Michel Tournier devant la tombe de Léon Tolstoi...là bas en Russie à Yasnaia Poliana.
Je me souviens de ces moments ou le temps semble un instant prendre appui... et puis s'envoler très loin...hors de toute portée...comme la parole muette de la photographie qui un instant inscrit le monde dans sa forme et son élan subjectif...
Je me souviens...d'un silence...d'une respiration...de quelques mots à peine audibles...de Michel Tournier devant la tombe de Léon Tolstoi...là bas en Russie à Yasnaia Poliana.
Je me souviens de ces moments ou le temps semble un instant prendre appui... et puis s'envoler très loin...hors de toute portée...comme la parole muette de la photographie qui un instant inscrit le monde dans sa forme et son élan subjectif...
samedi 31 octobre 2009
Nicolas Paul: Répliques.
"Soit ils restent immobiles à regarder les choses et ils voient dans l'espace ce qui passe et à quelle vitesse"
vendredi 30 octobre 2009
jeudi 29 octobre 2009
mercredi 28 octobre 2009
mardi 27 octobre 2009
lundi 26 octobre 2009
Sylvie Guillem, un portrait par Françoise Ha Van: Introduction
Sylvie Guillem.On the edge.
.
.
Des danseurs qui deviennent metteurs en scènes, il y en a peu .
Passer du mouvement pur à la voix et aux « je » d'une histoire... il faut beaucoup de courage....
C'est un peu ce chemin, "sur le fil", que Francoise Ha Van, a voulu explorer dans son dernier film qui vient de sortir en DVD .
Son regard a accompagné Sylvie Guillem pendant 2 ans, dans cette recherche.
On devine qu'entre la réalisatrice et son actrice, se fait un continuel dialogue.
Ce n'est pas simplement « voir et se laisser voir »... C'est à chaque instant, un travail d'étude sur des repères peu évidents, qui mettent en jeu l'équilibre profond de l'être et peut être d'ailleurs, en miroir, Françoise Ha Van a fait ce même travail, de l'autre côté de l'objectif...
Il y a quelque chose de simple, dans la gestation d'une création, quelque chose de l'évidence, comme les éléments primaires:la terre, l'air, le feu et l'eau, quelque chose de joyeux aussi ...mais de parfois très solitaire. L'appui de l'autre permet alors de franchir un pas...
Simple... a posteriori c'est facile à dire mais en réalité?
.
.
Des danseurs qui deviennent metteurs en scènes, il y en a peu .
Passer du mouvement pur à la voix et aux « je » d'une histoire... il faut beaucoup de courage....
C'est un peu ce chemin, "sur le fil", que Francoise Ha Van, a voulu explorer dans son dernier film qui vient de sortir en DVD .
Son regard a accompagné Sylvie Guillem pendant 2 ans, dans cette recherche.
On devine qu'entre la réalisatrice et son actrice, se fait un continuel dialogue.
Ce n'est pas simplement « voir et se laisser voir »... C'est à chaque instant, un travail d'étude sur des repères peu évidents, qui mettent en jeu l'équilibre profond de l'être et peut être d'ailleurs, en miroir, Françoise Ha Van a fait ce même travail, de l'autre côté de l'objectif...
Il y a quelque chose de simple, dans la gestation d'une création, quelque chose de l'évidence, comme les éléments primaires:la terre, l'air, le feu et l'eau, quelque chose de joyeux aussi ...mais de parfois très solitaire. L'appui de l'autre permet alors de franchir un pas...
Simple... a posteriori c'est facile à dire mais en réalité?
dimanche 25 octobre 2009
samedi 24 octobre 2009
vendredi 23 octobre 2009
jeudi 22 octobre 2009
mercredi 21 octobre 2009
mardi 20 octobre 2009
lundi 19 octobre 2009
dimanche 18 octobre 2009
Inscription à :
Articles (Atom)