dimanche 17 février 2013

Yanig Auffret céramiques Galerie Thalie Paris

  "Yanig Auffret est né le 2 février 1947 à Montoir de Bretagne. Bourg à côté de Saint Nazaire, en Loire Atlantique. Il mourut en Avril 2005 dans sa maison. Il fut le disciple de Daniel de Montmolin. Daniel a d’ailleurs écrit un article sur ce céramiste qu’il découvrait à l’heure où la céramique le perdait… Voici un peu de son histoire : Après avoir travaillé à l’usine avec son père et étudié à la faculté de Nantes la physique chimie, il devint instituteur en 1968. Il quitte l’éducation nationale, apprend à travailler le polyester, construit son bateau et crée une école de croisière. Il finit par travailler avec Raymond Labbé et son fils. Finalement, après ce dernier emploi, il se tourne définitivement vers la poterie. Voici ce que raconte son épouse Nicole de ce tournant : « Un jour, nous étions sur les terre du restaurant, de Rollinger. Le restaurant qui donne sur la baie du mont Saint Michel  et sa mystique beauté. Dans son jardin, Rollinger accueillait un marché de plantes. Le soleil brillait ce matin là. Nous nous promenions au lieu de la verdure quand  nous fûmes l'un et l'autre saisis par une forme ovale pure élancée blanche, belle  comme un Brancusi. C'était une pièce en porcelaine. Armel Hédé, invité de Rollinger exposait au milieu des plantes. Ses pièces jaillissaient du vert….ʺ ʺ…A Paris, il fit le tour des librairies spécialisées et découvrit les écrits de Daniel de Montmolin. De retour à Saint Malo, il les étudia. Des formules du célèbre potier retinrent son attention. L'ancien étudiant en chimie se réveilla, il fit des "calculs ʺ, ʺdes pyramides". Il avait trouvé sa voie, le travail des émaux. Daniel de Montmollin ne le savait pas. Il avait un disciple. A Saint Malo, Yanig construisit son atelier, acheta ce qu'il lui fallait pour travailler et commença à tourner et à chercher…. Le jeu avec les éléments se retrouvait : les émaux, l'eau, le vent , et le feu. Sur sa nouvelle table à carte, il calculait, traçait de routes en forme de mystérieuses pyramides qui accompagnaient sa fabrication d'émaux… …La mer, le vent, la terre et le feu furent son espace de créativité. 5 années de création, trop petites, trop vite passées."

samedi 9 février 2013

Mahabharata, quai Branly, Satoshi Miyagi

Quand le récit épique nous emporte sur ses ailes dansantes... La grande épopée indienne« Mahabharata » mise en scène par Satoshi Miyagi avait ouvert l' auditorium du musée du Quai Branly en 2006. Elle y revient du 6 au 10/02/13. 17 comédiens et 7 musiciens assurent un spectacle absolument étonnant. « Si l'histoire du Roi Nala s'était propagée jusqu'au Japon, à l'époque d' Heian 794-1185 (apogée du Japon aristocratique), quelles belles peinture sur rouleau, les Japonnais auraient ils dessinées? » se demande le metteur en scène qui a commencé par imaginer ces peintures et Satoshi Myagi fait face à cet « autre » en le métissant de sa culture … Deux présentoirs-scènes sont entourés d'innombrables instruments à percussion, autour desquels évoluent (presque en danseurs), les musiciennes et musiciens, chargés de surligner le rythme de l'histoire, comptée par le récitant. Ce dispositif laisse à l'acteur toute son énergie gestuelle et concentre l'attention du spectateur. Les kimonos sont blancs, hiératiques, sculptés dans leur volume avec une infinie élégance. Ils donnent aux mouvements une sorte de tension temporelle. L'apparition du roi Nala, de la belle princesse Damayanti en haut des gradins qui ceignent l'espace double est une image d'ouverture grandiose. L'épopée qui va suivre, que l'on pourrait qualifier de « romantique », raconte l'histoire de ce couple aux prises avec le démon Kali, rongé par la jalousie. Des épreuves, il y en aura beaucoup, comme dans toute épopée ou le merveilleux tient une grande place, des forêts, des monstres, des génies dont ils sortiront vainqueurs avec ce qui est très particulier une parfaite égalité des sexes. L'adresse et la dextérité de ces acteurs est étonnante, nous sommes dans une mise en scène du corps, une mise en scène du regard et un travail des mains, un travail précis qui laisse à l'imagination toute sa puissance . Il y a peu d'accessoires scéniques et ceux employés sont plein d'humour. Mais quelle puissance émotive, la vision de ces tableaux vivants et l'adresse de leur passage de l'un à l'autre... Le cinéma et la télévision nous abreuvent d'un quotidien désespérant, le merveilleux récit épique théâtralisé, un peu oublié de notre civilisation occidentale, est là pour nous donner des ailes...

dimanche 3 février 2013