mardi 24 novembre 2009

Le casse-noisette...

Le bébé, avait peut être était conçu au lever du jour.Elle fêtait la surprise de le sentir un peu plus achevé, par une insomnie rebelle.Tout avait été si facile.Le corps grossissait, le bébé se modelait.La fatigue des deux premiers mois avait fait place à une excitation qui la rendait songeuse...elle si timide...être mère...
Ces mots là, elle les prononçait avec délectation.
Le coq chanta, elle senti son corps se vider brutalement.
Elle se laissa tomber sur la nappe gluante pour réfléchir,en fait,elle ne voulait pas accoucher,pas encore!
Et puis d'ailleurs son terme qu'elle avait calculé et recalculé était encore loin.
Elle s'allongea en chien de fusil pour retenir les dernières gouttes du liquide avant- coureur, "une respiration de petit chien"...pour retenir la contraction, avait dit la sage-femme.
Elle passa sa main sous son ventre et fermement exerça une pression ascendante.Le ventre était comme d'habitude mou et informe.Il lui sembla deviner la tête quelque part au dessus du pubis, elle se mit à la caresser d'une main impérieuse,chantonnant une petite prière:"pas encore...pas encore...pas encore"
Le temps passait. Elle oublia l'humidité...cristallisée sur cette idée: retenir ce bébé le plus longtemps possible à l'intérieur d'elle. Elle contracta plus fort les muscles de son périnée.L'image d'un case-noisette lui vint à l'esprit.
Voilà tout était fermé dans sa maison close et elle tiendrait...pour ne livrer au monde qu'un bébé parfaitement terminé...

7 commentaires:

le bourdon masqué a dit…

Bonsoir.
Douze "elle",six anges.
Mais qui est-elle ?
Bzzz...

Laure K. a dit…

ô j' ai eu un rêve semblable avant l' accouchement déclenché ... je me souviens des odeurs de ce rêve - ce récit semble de toute évidence véritable et ces mots, sur ce geste, en remémmore l' instant -

Anonyme a dit…

merci pour intiresny Dieu

Anonyme a dit…

c'est un mot valise laurence

choule[bnkr] a dit…

j'ai l'impression de lire du David Lynch.

Arthémisia a dit…

Et moi j'ai l'impression de me retrouver qq années en arrière dans l'effrayante réalité d'un "corps à corps" pas vraiment maîtrisé.

dominique boudou a dit…

Excellent. En si peu de mots. Je vous découvre via G Pinna et ce texte me touche vraiment.