mercredi 15 mai 2013

Centre Pompidou : l'espace un laboratoire de création

La bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou a présenté ce lundi: « L'espace un milieu à expérimenter ». Kitsou Dubois chorégraphe et Vincent Ravalec, écrivain et collaborateur de la revue Espace, en présence de Gérard Azoulay directeur de l'Observatoire de l'Espace et de Jean Marc Adolphe de la revue Mouvement ont parlé de l'espace comme un laboratoire de création contemporaine. Kitsou Dubois et Vincent Ravalec ont fait l'un et l'autre une expérience de vol parabolique. C'est une technique qui à partir d'un avion de ligne, préparé à cet effet permet de reproduire l'état d'apesanteur. A 10 000 m d'altitude décrivant 30 trajectoires paraboliques au dessus de l'océan, l'avion accélère brutalement, la pesanteur double, puis au sommet de la parabole, il coupe les gaz... En chute libre et donc en micropesanteur, pendant 22sec, les sensations corporelles se modifient. Pour Kitsou Dubois qui a effectué 20 vols de ce type, c'est une façon de réinterroger la question de la gravité si importante en danse. « Quand on plane en apesanteur, le corps se propage dans l’espace au point qu’on perd le sens de ses limites. Le mouvement devient infini, fluide comme on n’avait jamais osé l’imaginer. C’est la grâce d' une véritable aventure intérieure. Paradoxalement, on fait aussi l’expérience, qui peut être angoissante, du vide absolu. On n’a plus de poids, mais on est quasiment déstructuré. La gravité est fondamentale pour l’humain, elle masque toutes les autres forces. Il s’agit donc, pour ne pas se perdre, de retrouver son centre, de recréer des limites. »Loin d'être une libération, cette expérience oblige à trouver de nouveaux repères. Kitsou Dubois parle de travail sur un « corps dilaté »...où s'arrête le bras? et de retour à des sensations archaïques... il faut activer des tensions et des connections entre le cerveau et les extrémités pour retrouver le volume du corps. C'est donc explorer le mouvement autrement, considérer la scène non plus comme une surface sur laquelle on évolue mais comme un volume, ressentir différemment la présence de l'autre ou de la matière : sur terre on s'appuie, on apprécie le poids, en apesanteur on est repoussé et il faut s'agripper... Ceci demande une compréhension mentale de l'expérience physique,mettre en place une « faisabilité »avec un autre espace temps... Son projet était d'apporter quelque chose du travail des danseurs à l'entrainement des cosmonautes. Elle a obtenu une bourse en 19 89 de la villa Médicis pour se rendre à La Nasa. Le contact des scientifiques américains a été fructueux. Cette expérience a permis de travailler sur la mémoire corporelle des sensations, de mettre au point un travail sur la délimitation du volume du corps en utilisant la fluidité de l'eau, la respiration et la conscience de ses perceptions. Pour Marseille Provence 2013, elle a chorégraphié un duo d'avions avec l'équipe de voltige de l'Armée de l'Air .En 2014 elle travaillera avec des circassiens de l'Académie Fratellini... Changer de point de vue donne une liberté sans pareille au champ de la conscience, le travail de Kitsou Dubois est une réflexion sur le progrès humain... photo Loic parent

3 commentaires:

le bourdon masqué a dit…

pour un fois que la danse m'intéresse je ne boude pas cette initiative,toutefois l'Aérokart situé à Satrouville reproduit également la chute libre mais avec la puissance du courant d'air généré.
Volez petits fétus.

laurence a dit…

Voila frederic a dit que c'était une présentation trop compacte...et je suis d'accord avec cela d'autant plus que cela traite de l'espace...mais si je copie le texte d'origine qui lui était paragraphé j'obtiens ce tissu de mots serrés peu avenant à la lecture ... si quelqu'un a une idée...merci au bourdon d'avoir lu jusqu'au bout...

le bourdon masqué a dit…

j'ai bien une idée mais pas de directeur de conscience,bof.

Une pensée pour Isaac qui aurait été bluffé jusqu'au trognon dans ce vol zéro G.

Bzzz...