mardi 13 novembre 2012
Joel Pommerat, conférence au centre Pompidou
Construire sur ce qu'on ne sait pas...
« Bientôt -avec le temps- la petite scène devint sonore » c'est en pensant au »Roman théatral de Mikhail Boulgakov que je suis rentrée dans une salle de Beaubourg ou parlait de la création Joel Pommerat.
Cet metteur en scène a la particularité d'écrire ses textes(comme Olivier Py et Jean Luc Lagarce et bien d'autres , mais ce qui est assez rare c'est qu'il ne joue que lui et c'est que les deux processus se déroulent de concert.
Celà a du être assez éprouvant de se heurter en 1990 à « l'arrogance du théâtre »dont l'écriture se heurte « aux anciens »; on ne peut plus écrire après Moliere et Shakespeare!...
Mais il a tenu bon défiant même le temps. « Il me faut environ un an et demi pour mettre sur pieds un projet ce qui de nos jours est une gageure, un spectacle se monte en 2 mois...
Mais comment fait-il?
Le projet est présenté avec simplement son titre et le nombre de comédiens...
A la fois libéré du projet anterieur mais dynamisé par lui, il se consacre seul, dans le silence, à des réflexions, des rêveries, des intentions, des envies... De cet imbroglio nait la ligne d'un projet singulier ...Le travail spécifique commence alors... « Je travaille avec la lumière, le son, les décors et les costumes. Mes techniciens sont avec moi, un moment de plaisir, une aire de jeux... qui va me permettre d'affronter la création ...
« La machine à créer est en place » Sur le plateau, c'est dans l'improvisation avec ses comédiens, un travail sur la présence... que s'écrivent des bribes de paroles sans cohérence, mais nourries par l'espace; celles ci seront apprises puis déformées, puis jouées, puis réécrites...
« L'écriture, c'est la présence sculptée par la lumière et le son... la parole est économisée » On accepte de ressentir quelque chose qui vient de l'intérieur qui peut aller jusqu'à une certaine abstraction dans la résonnance et les échos, c'est pourquoi j'aime utiliser comme figures : l'ellipse et la fragmentation. Ces images mentales, je les organise entre elles poêtiquement afin de créer un lien avec le public...
Comme on a envie d'aller voir ce qu'il fait, lui qui va à l'encontre des idées reçues d'une société qui pousse au travail mal ficelé par manque de temps et à la vision péremptoire du monde...
Construire sur ce que l'on ne sait pas et une nouvelle porte s'ouvre...
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5 commentaires:
Pour Laure
J'imagine qu'on l'attend au tournant? Vous nous direz?
H./S.
Merci Laurence, que de bonnes idées et ondes à travers cela. En suis-je seulement capable ?
j'aime quand il dit devoir s'entourer pour affronter la création et puis j'aime aussi l'idée d'air de jeux.
Hervé, vous savez la seule personne qui m'attend au tournant pour me coincer contre un mur et me jeter un "Qu'est ce que tu fous ?" c'est la même que celle qui se lève qui se couche en ayant séquestrer ses envies une journée durant.
Quand j'en serais à me demander la couleur d'un éclairage, ça sera du petit lait...
c'est bien de rappeler que tout le monde ne fait pas pareil ...Heureusement!
Un mot, de passage...
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