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mardi 20 décembre 2011
L'histoire du chomage Le Monde
Une histoire du chômage. De l’Antiquité à nos jours, d’Yves Zoberman
Le livre | LE MONDE ECONOMIE | 19.12.11 | 14h44
par Anne Rodier
"Une histoire du chômage. De l’Antiquité à nos jours", d’Yves Zoberman. Editions Perrin, 340 pages, 22,50 euros.DR
Si l'on remonte à l'Antiquité, voire à la Bible pour parler du chômage, ce qui apparaît à juste titre comme un fléau du XXIe siècle devient, à travers le prisme de l'analyse historique, une quête de l'utilité sociale.
"Le chômage fut à plusieurs époques un élément positif ; on chômait pour honorer les saints, pour marquer une pause entre deux périodes d'activité", écrit l'historien Yves Zoberman.
L'auteur pose un regard dédramatisé sur le chômage, souvent jugé à tort comme source de désordre, car l'oisiveté du pauvre dérange. Puis, il relate comment la condamnation morale de cette "paresse" a introduit, dès la Bible, la notion de bons et de mauvais "chômeurs". "Qui ne veut travailler, que celui-là ne mange pas non plus", écrivait saint Paul (épître aux Thessaloniciens, Nouveau Testament).
OCCUPER CE CHÔMEUR QUI S'IGNORE
Contre l'inactivité, il fallait donc occuper ce chômeur qui s'ignore dans des travaux forcés ou d'intérêts généraux, quitte à créer une concurrence déloyale à l'égard des autres acteurs de l'activité économique.
L'écho de cette vieille analyse résonne encore dans les débats politiques actuels.
La deuxième partie de cette chronique du chômage aborde le concept tel qu'on le connaît aujourd'hui, institutionnalisé au XIXe siècle par la mise en place de statistiques et de normes relatives au travail industriel. C'est le passage de la notion d'inactivité à celle de non-travail qui signe l'acte de naissance du chômeur moderne "en recherche active d'emploi".
La thèse de l'auteur établit que, de la charité au traitement économique puis politique, le chômage "détermine l'action publique", depuis la création de toutes les formes de solidarité nationale jusqu'au sinistre souvenir de la montée légale du nazisme en Allemagne et sa volonté de mettre tout le monde au travail. "L'illusion du tout-économique se brise à la lecture de l'histoire du chômage", conclut-il.
L'ouvrage de M. Zoberman se lit comme un roman. Plus qu'un traité économique c'est une réflexion autour du chômage, au sens le plus large qui soit
Le livre | LE MONDE ECONOMIE | 19.12.11 | 14h44
par Anne Rodier
"Une histoire du chômage. De l’Antiquité à nos jours", d’Yves Zoberman. Editions Perrin, 340 pages, 22,50 euros.DR
Si l'on remonte à l'Antiquité, voire à la Bible pour parler du chômage, ce qui apparaît à juste titre comme un fléau du XXIe siècle devient, à travers le prisme de l'analyse historique, une quête de l'utilité sociale.
"Le chômage fut à plusieurs époques un élément positif ; on chômait pour honorer les saints, pour marquer une pause entre deux périodes d'activité", écrit l'historien Yves Zoberman.
L'auteur pose un regard dédramatisé sur le chômage, souvent jugé à tort comme source de désordre, car l'oisiveté du pauvre dérange. Puis, il relate comment la condamnation morale de cette "paresse" a introduit, dès la Bible, la notion de bons et de mauvais "chômeurs". "Qui ne veut travailler, que celui-là ne mange pas non plus", écrivait saint Paul (épître aux Thessaloniciens, Nouveau Testament).
OCCUPER CE CHÔMEUR QUI S'IGNORE
Contre l'inactivité, il fallait donc occuper ce chômeur qui s'ignore dans des travaux forcés ou d'intérêts généraux, quitte à créer une concurrence déloyale à l'égard des autres acteurs de l'activité économique.
L'écho de cette vieille analyse résonne encore dans les débats politiques actuels.
La deuxième partie de cette chronique du chômage aborde le concept tel qu'on le connaît aujourd'hui, institutionnalisé au XIXe siècle par la mise en place de statistiques et de normes relatives au travail industriel. C'est le passage de la notion d'inactivité à celle de non-travail qui signe l'acte de naissance du chômeur moderne "en recherche active d'emploi".
La thèse de l'auteur établit que, de la charité au traitement économique puis politique, le chômage "détermine l'action publique", depuis la création de toutes les formes de solidarité nationale jusqu'au sinistre souvenir de la montée légale du nazisme en Allemagne et sa volonté de mettre tout le monde au travail. "L'illusion du tout-économique se brise à la lecture de l'histoire du chômage", conclut-il.
L'ouvrage de M. Zoberman se lit comme un roman. Plus qu'un traité économique c'est une réflexion autour du chômage, au sens le plus large qui soit
lundi 19 décembre 2011
dimanche 18 décembre 2011
Océan Cunningham Atlas
Avec l'appui de la Cinémathèque de la Danse
« Océan ». C'est le dernier film fait par Merce Cunningham, décédé le 26 juillet 2009 et de Charles Atlas qui a été son réalisateur .
Créée en 1993, cette pièce est tournée en 2008 dans une carrière de granit du Minesota. La scène circulaire, est filmée par plusieurs caméras.
120 musiciens acoustiques dont 4 électroniques sur une musique conçue par Nicolas Cage(1912-1992) et David Tudor(1926-1992) et écrite par Andrew Culver, sont situés autour et en hauteur. Une clarinette donnera le la au milieu du cercle sous cette tente bleu sombre au milieu des vestiges de pierre. Des sons de flux et de reflux et des dialogues d'animaux marins forment une coque sonore à une image elle même rythmique dans son découpage; les duos peuvent être vus en même temps de face et de dos dans un espace décentré. Un plan rapproché, comme au coeur d'une fleur viendra serrer les danseurs pour en mieux comprendre la gestuelle.
Les 14 danseurs font étinceler la scène : ils fonctionnent dans leur technique parfaite et ouvrent l'infini simplement par leurs mouvements. Le temps visualisé par deux énormes chronomètres s'écoule hors du temps. Ce sont des variations toniques d'échappement au poids, le geste n'a aucune intention si ce n'est la conscience précise qu'en a le danseur ou la danseuse, mais l'impulsion intérieure est telle que ces différents centres de mouvements captent l'attention par une sorte de vibrations colorées qui peu à peu va s'obscurcir: le reflet de la profondeur et peut être de la mort...
« Océan ». C'est le dernier film fait par Merce Cunningham, décédé le 26 juillet 2009 et de Charles Atlas qui a été son réalisateur .
Créée en 1993, cette pièce est tournée en 2008 dans une carrière de granit du Minesota. La scène circulaire, est filmée par plusieurs caméras.
120 musiciens acoustiques dont 4 électroniques sur une musique conçue par Nicolas Cage(1912-1992) et David Tudor(1926-1992) et écrite par Andrew Culver, sont situés autour et en hauteur. Une clarinette donnera le la au milieu du cercle sous cette tente bleu sombre au milieu des vestiges de pierre. Des sons de flux et de reflux et des dialogues d'animaux marins forment une coque sonore à une image elle même rythmique dans son découpage; les duos peuvent être vus en même temps de face et de dos dans un espace décentré. Un plan rapproché, comme au coeur d'une fleur viendra serrer les danseurs pour en mieux comprendre la gestuelle.
Les 14 danseurs font étinceler la scène : ils fonctionnent dans leur technique parfaite et ouvrent l'infini simplement par leurs mouvements. Le temps visualisé par deux énormes chronomètres s'écoule hors du temps. Ce sont des variations toniques d'échappement au poids, le geste n'a aucune intention si ce n'est la conscience précise qu'en a le danseur ou la danseuse, mais l'impulsion intérieure est telle que ces différents centres de mouvements captent l'attention par une sorte de vibrations colorées qui peu à peu va s'obscurcir: le reflet de la profondeur et peut être de la mort...
jeudi 15 décembre 2011
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