dimanche 20 octobre 2013

Bunraku : Sonezaki Shinju


Bunraku : Sonezaki Shinju . Hiroshi Sugimoto .Théâtre de la ville

L'art de la marionette a passionné des grands du théâtre. Edward Gordon Craig et Kleist s'en serviront pour élaborer des théories sur l'art théâtral et sans doute comme au Japon, cet art est très ancien. On le trouve dès le 7e siècle au Japon mais c'est au 16e siècle avec l'arrivée du shamisen un instrument de musique à 3 cordes et la conjonction d'un conteur que le théâtre de marionnettes acquière son unité.
C'est curieusement par le biais de la photo qu'Hiroshi Sugimoto grand artiste pluridisciplinaire japonnais se tourne vers le Bunraku. Il photographie les cires de Madame Tussaud et décide de travailler avec les poupées dans le désir de se tourner vers les arts de la performance : le « divin éphémère »... Exprimer la modernité d'une époque en lien avec celles qui la précèdent est dans sa logique. Son choix se porte sur la première pièce conservée de Chikamatsu, l'épopée de deux amants, qui va les conduire dans un suicide d'Amour comme une sorte d'aspiration à la Pureté et à la Beauté.
Les poupées sont de la taille d'une moitié d'être humain; elles sont manipulées par 3 personnes : le maître qui de sa main gauche contrôle le poids, les mouvements de la tête et le bras droit jusqu'aux phalanges ; son assistant contrôle le bras gauche et le troisième le mouvement des pieds. Les marionnettistes sont vêtus de noir et portent une cagoule sur la tête. La transmission de la vie leur demande une chorégraphie prècise. Regarder le déplacement et la virtuosité de ces ombres est déjà un spectacle... Les poupées elles, richement vêtues, semblent voler dans l'espace selon des lignes mystérieuses qui ont un rapport avec l'âme... les récitants, dont la vigueur est intense se relayent sur une petite scène à droite qu'ils partagent avec les joueurs de shamisens.
La grâce naturelle de cette longue marche vers la mort des deux poupées qui ont une pâleur de lune , emporte l'imagination dans une sorte de lyrisme rythmé par la voix et la musique acide du ou des shamisens.. On traverse les espaces temps pour se retrouver avec eux dans ce récit à la fois cruel et beau .     

jeudi 17 octobre 2013

mardi 15 octobre 2013

Bertrand Vergely

http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article270

dimanche 6 octobre 2013

Gardez ce rythme là...c'est la musique du corps

« Gardez ce rythme là...c'est la musique du corps » 7 représentations « Marmela Nyamza et les kids de Soweto « se succèdent au musée du quai Branly dans le cadre du Festival d'Automne du 3 au 11 octobre . Marmela Nyamza et les kids de Soweto se sont rencontrès il y a un an. Entre ces deux générations de danseurs : les 5 garçons de la Street dance (le plus jeune a 18ans le plus vieux 26) et cette artiste qui a suivi le chemin compliqué de la danse contemporaine en Afrique du Sud ou les chorégraphes noires féminines ont la vie dure, une envie d'échanges et de création commune nait. Eux, dansent avec une maestria étonnante « le Sbuja » une danse élégante qu'ils qualifient de « bourgeoise » d'une étonnante vélocité. Des influences des danses traditionnelles africaines : zoulou, tsonja, tswana s'y retrouvent avec des enchainements de solos encouragés par les partenaires et des danses de groupes qui ont quelque chose à voir avec certains ballets de comédies musicales. Les chants, les sifflets, les claquements de doigts rythment un corps animé non seulement dans ses jambes et dans ses pieds mais aussi dans les épaules, le cou, la face. Des mimiques complexes donnent naisance parfois à des grimaces mais aussi à une sorte d'étonnement devant leur propre agilité. C'est drôle aérien et très entrainant. On est très près de la virtuosité humoristique des « Nicholas brothers ». C'est la première fois qu'ils se produisent hors de l'Afrique du Sud. A ces jeunes figures de style s'opposent la figure tutélaire et sportive de Mamela Nyamza toujours directive tantot maternelle et tantot déesse, ( évocation du Boléro) mais toujours révoltée. Elle mène ce petit monde, ils l'écoutent et l'accompagnent dans des duos dont elle semble être l'âme ancestrale... mais oh combien engagée dans la lutte pour le droit des femmes et « les restes de colonisation de l'esprit".

mardi 17 septembre 2013

Danbé

http://www.youtube.com/watch?v=Yx30y6hy5Ac

jeudi 12 septembre 2013

http://youtu.be/i2JR3FmvVAw

lundi 29 juillet 2013

A bas bruit Judith Abitbol

A bas bruit Il est des films dont on se sépare difficilement parce qu'ils allient un rythme particulier à une histoire humaine... et qu'ils sont portés par un véritable échange entre le ou les comédiens, l'équipe technique et la réalisatrice. A bas bruit, c'est une « lecture sur table », première approche d'un synopsis par une comédienne Nathalie Richard. L'histoire en est simple: une rencontre dans une boucherie d'une jeune femme cinéaste et de la vendeuse de cotelettes : Agathe. Les didascalies plantent les lieux et les personnages que la voix polyphonique de la comédienne et sa gestuelle font naitre du plateau. Sur celui ci une table en bois et deux chaises vont eux jouer des « inserts » abstraits sur lesquels la caméra prend appui et « danse », toujours au plus près du visage expressif, parfois moqueur. Dans cette espace perceptible du regard de la comédienne se lie toute la générosité d'une approche sensible à laquelle le découpage et le montage ajoutent quelqque chose de facétieux .. Le texte se déroule... Les pages se tournent... Les mouvement appuient la lecture comme des accents. Petit à petit la comédienne et la caméra s'incarnent dans l'histoire.Une lumière magique semble émaner d'elle, celle qui se reflète dans les yeux des enfants à la lecture d'un conte dans lequel se prépare à la fois les plus terribles épreuves et leur douce résolution. La plus terrible des épreuves, c'est celle d'un être cher atteint d'une maladie incurable que l'on voit quitter la vie. Des plans très courts en rendent compte. Le cinéma sait être perturbateur quand il filme avec conviction. Les oeuvres d'Agathe, la jeune bouchère, occupent ses nuits: la bibliothéque de verre, les seaux de couleurs, l'histoire du boeuf pendu au plafond entre des guirlandes de cotelettes … dans ce va et vient prècis entre la fiction et le réalisme se joue la grande habileté de Judith Abitbol. Elle sait, et sa bande son le prouve, mettre un temps et un ton juste pour contenir l'émotion ...