Il n'est pas étonnant que le film de Jim Jarmusch: "The limits of control" commence par le première phrase du "Bateau ivre" d'Arthur Rimbaud...
"Comme je descendais les fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les hâleurs..."
L'intuition et l'imagination, de ces deux grands "voyants", Rimbaud et Jarmusch, sont les "objets magiques" (comme dans les contes)qui leur permettent une quête différente de "l'air du temps".
Jarmusch nous installe sur un parapet devant la mer, devant la mécanique des vagues, et laisse notre esprit s'en extraire; il nous laisse rêver.
Ses films sont des rêves, et le public est le récepteur de ces rêves.
Rêver, c'est: accepter que le récit n'ai pas forcément un début ou une fin,
accepter une représentation compréhensible puis la quitter pour une autre plus mystérieuse, accepter un rythme de répétition.
C'est aussi accepter que seul "le ressenti" soit le fil rouge de l'histoire...
Le film commence par des lignes dansantes de lumières troubles, celles des bords de routes comme une "invitation au voyage".
Un homme:Isaac de Bankolé, endosse dans les toilettes d'un aéroport,lieu exigu par excellence accentué par la prise en plongée, un complet veston, d'une coupe et d'une brillance inhabituelle:l'armure du chevalier?
Il va partir pour une sorte de "road moovie",dans une odyssée qui le ramènera à son point de départ, riche de son expérience.
Isaac de Bankolé,impassible et presque mutique, est ce "voyant-actant", celui qui inlassablement recherche dans la symétrie des chose (les deux tasses de cafè), dans le geste (art martial)et dans la marche, un équilibre...
Il est ce chevalier,cette "barque silencieuse", riche d'une énergie profonde qui le pousse à la surface de l'eau-miroir, sur laquelle se lit comme sur un écran, des scènes introjectées du cinéma.
Celles que Jim Jarmusch, garde en lui,comme "ses maitres": Nicolas Ray dont il fut l'assistant,Rivette,Godard,Fuller, Boorman et bien d'autres. Mais aussi,celles des peintres et des musiciens qui forment ce tissu dont nos rêves sont faits, tissu envoutant de l'humanité sur lequel se construisent les oeuvres qui viennent à la lumière. Ces oeuvres parfois personnelles, parfois gratuites et totalitaires comme certains langages:"Vous ne parlez pas espagnol?"revient comme un motif de rébellion et d'ailleurs Isaac de Bankolé, d'une corde de guitare ancienne étouffera la représentation d'un cinéma "gratuit" violent et commercial qui masque la vraie vie, celle du "voyage énigmatique dans la forêt aventureuse"...
pour YB ET Ludovic
lundi 7 décembre 2009
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5 commentaires:
critique inspirée, je n' hésite plus à y aller - bize L.
Laure j'ai commencé le conte...
C'est bien tentant tout cela...
ah ... chouette !! on vient de terminer la crèche ... et achever le boulot de montage voire c'est lui qui m' a achevé, faut voir !
à part Dead Man que j'ai vu... et apprécié. Down By Law est aussi un film que je sais devoir regarder absolument. Tu risques là d'augmenter encore ma liste.
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