mardi 18 janvier 2011

Hommage à Roger Planchon Théatre Nanterre Amandiers


Hommage à Roger Planchon

Ce que l'on doit à Roger Planchon...
Jean Louis Martinelli introduit cet hommage pour celui qui restera toujours vivant.
Michel Bataillon qui a écrit une anthologie sur « l'épopée du TNP » présente le le livre édité chez Gallimard de 8 pièces inédites « chants d'amour et de mort » écrites par Roger Planchon et parle de cette vie sans trêve de l'homme qui se définissait comme à la fois: metteur en scène, acteur, auteur et animateur et qui assura pendant 30 années la direction du théâtre de la Cité de Villeurbanne.
Jean Villar le choisit pour la Cour d'Honneur en 1972 à la fois comme comme auteur et metteur en scène de la pièce « Bleu, blanc, rouge »
La tranversalité à toujours posé problème en France.
Chez lui la pensée et les mots, sous forme de pièces, essais, poèmes naissaient en parallèle avec les mises en scène... en parallèle aussi cette volonté de porter « la décentralisation culturelle » face à des ministres et des ministères timorés qui avaient du mal à suivre ce « prince heureux » né dans une famille de paysans ardéchois dont la lecture et le theâtre ne sont pas l'activité principale et qui sont pourtant un public ...
A partir de 1980 viendra s'y adjoindre une intense activité filmique (tournages montages)...
Suit un très beau documentaire préparé par l'Ina ou Planchon parle de « La remise » cette première pièce un peu autobiographique qui a pour sujet la disparition du sens de la vie chez des paysans qui se réveillent un matin, devant un monde transformé, industrialisé...
« La vie des gens simples me fascine parce qu'elle est mystérieuse... ils ne connaissent pas les rêgles du jeu... et le monde entier est opaque...je ne peux accepter que ceux qui m'entourent ne connaissent pas Shakespeare...l'action du théatre de la Cité est désespérée... il faut que les gens eux même revendique la culture...c'est un problème politique...si le pays n'est pas capable de résoudre ce problème là cela craquera de tout coté... Les jeux ne sont pas suffisants...il faut un petit quelque chose d'autre peut être l'intégration des artistes dans la cité...le souhait pour l'avenir c'est de ne pas s'endormir et de ne pas perdre le sens de l'humour...le theatre c'est l'arrivée d'un messager qui annonce quelque chose qu'on attendait pas c'est quelque chose qui surgit...et moi j'aime ce moment là...ou les rapports entre les gens changent ... »
Vont se succéder ceux qui l'ont cotoyé et apprècié:
Georges Lavaudant « on a perdu un savoir ...qu'on ne retrouvera peut être pas »
Daniel Mesguich, «la disparition d'un géant que je n'ai pas connu assez étant dans l'autre mouvance celle de Vitez ...c'était un homme de la vraie politique celle qui se soucie des autres et la dette est infinie»
Serge Tachon qui relate son premier film en 1987 « Dandin », et ses projets pionniers et durables la création et la direction de Rhone Alpe cinémas, des studios Lumières, du Studio 24...
Jean Pierre Vincent lira en hommage, un hommage de Borgès à Shakespeare.
Alain Françon « un profond sentiment de justesse et de justice ».
Jacques Rosner« l 'écriture d'une pièce, c'est partir seul à la decouverte d'un champ de forces qui se répondent »
Michel Vinaver « le héros change la mise, bouscule les catégories »
puis Patrice Chéreau lira des extraits de son journal « nocturnes » avec cette humilité vis à vis du texte qui le caractérise.
Planchon pour moi c'était un grand monsieur à la chevelure blanche, un de ces sages qui écoutent et parlent peu mais qui ont le regard attentif. Il sut tirer le théatre de sa hiératique place, en faire une histoire, ou chacun pouvait se reconnaître .Un homme qui avait chevillé au corps l'idée de la transmission des mouvements, des couleurs, des voix. J'ai peu vu ses mises en scènes théatrales mais son cinéma" I comme Icareet Toulouse Lautrec m'a paru riche de cette écoute aux autres.
« Le coeur même du réel est poêsie » cette phrase d'Orson Welles a été citée deux fois pendant cet hommage. Elle est un épilogue qui laisse ouvert l'imagination de chacun, et c'est ce qu'il voulait...

9 commentaires:

LE MAMI a dit…

R. Planchon voilà quelqu'un qui, ici, exprime fort bien ce qu'il faut penser de ce que, pour ma part, je décrie si mal : "l'ordre établi".
H.S.

orfeenix a dit…

Billet passionnant et qui soulève de vraies problématiques! J' ai eu l' occasion d' emmener mes élèves au théâtre et les plus favorisés culturellement parce que leurs parents étaient férus d' art, bizarrement étaient décontenancés par les fantaisies des metteurs en scène que vous citez.Par exemple les anachronismes d' une adaptation de Ruy Blas par Mesguich les avait choqués, tandis que les " ignares " au regard neuf riaient de bon coeur.La querelle des anciens et des modernes n' est pas dépassée,c' est pourquoi vous avez raison d' exprimer la neccessité de rendre le théâtre accessible.

Laure K. a dit…

une juste voix, et voie... je ne connais pas assez Planchon ni ses travaux...

Anonyme a dit…

LA CULTURE EST POLITIQUE, MAIS LA POLITIQUE EST AUSSI CULTURE.

on voit les conséquences que l'on peut en tirer. cette soirée, dont la relation est si juste dans ce compte rendu, en est la preuve.

solveig a dit…

Merci laurence de tenir cette chronique ... tant de choses m'auraient échappé sans cela !
J'admirais Planchon, sans toutefois le connaître assez, raison de plus pour se pencher sur son oeuvre.

versus a dit…

Planchon, planchon la carmagnole au son du boxon...
Vive le théâtre libre !

LE MAMI a dit…

Etes-vous grippée depuis quelques jours? Un vent de liberté vous aurait-il emportée?
Baltha

Anonyme a dit…

oui je prends des vacances studieuses a bientot laurence

le bourdon masqué a dit…

Bonnes vacances.
Bzzz...