samedi 1 août 2009

Petit psaume du matin

 
Posted by Picasa

Petit psaume du matin, ce soir là, a été l'hommage de Josef Nadj et de Dominique Mercy à Pina Bausch et Merce Cunningham.
Comment décrire la subtilité de chacun de leur mouvement, de chacune de leur posture, dictée du fond de l'être.
Ces deux là, dans leur différence physique: l'un dans un visage de « masque » sur un corps dont la ligne d'épaule est à l'origine de la plus invraisemblable élasticité, l'autre, dans un univers à la Giacometti,le visage long et torturé qui sait refléter cette gamme infinie de l'émotion humaine... dansent, tantôt en shadow, tantôt en pas de deux, tantôt souffrants, tantôt espiègles.
Le sujet de ces petits poèmes est à la fois un hymne, une supplication, un témoignage de reconnaissance, parfois sur un mode parodique à de grandes ombres de la scène et à la danse elle même.
En premier lieu et comme à une figure tutélaire: le mime Marceau dont Josef Nadj a été un élève, Pina Bausch dont Dominique Mercy a été non seulement l'interprète mais aussi dans l'intersubjectivité, le co-chorégraphe, Sylvie Guillem et Akram Kahn et sans doute Merce Cunningham dans sa recherche aigüe de la figure « savante de directions contradictoires »
La musique voyage: Cambodge, Macédoine, Roumanie, Egypte, Hongrie, Montanaro et Stravinsky et les deux danseurs voyagent aussi dans le temps et dans l'espace « dans des sensations de durée et d'énergie qui se répondent et forment une enceinte de résonance » au travers d'un mouvement dont ils sont tous les deux l'un pour l'autre et tous les deux pour les autres, une inestimable richesse.
Ils terminent en se donnant l'un à l'autre un visage de clown, traduisant sans doute que ce monde là, est à la base de toute lucidité esthétique...eux les gens du voyage...

3 commentaires:

Laure K. a dit…

la lucidité esthétique comme tout rempart à la lucidité tout court, qui nous rendrait le monde insupportable.

J' aurais aimé voir ça.

L' art nous sauve et nous ne pouvons que remercier ceux qui se tiennent sur le fil ...

laurence a dit…

Agnès Varda a pris des photos magnifiques des répétitions d'Avignon et puis elle est devenue cinéaste elle même. Elle a gardé de ces photos d'acteurs comme une sorte de caresse au monde...

Laure K. a dit…

sourire ... je te la souhaite infiniment cette douceur, tant que ton oeil s' égarera, il s'égayera de merveilles.
Like a child.